Décès de Marina Marietti

C’est avec une immense tristesse que nous apprenons la mort de Marina Marietti, survenue dans la nuit du 28 au 29 mars 2024, à l’âge de 89 ans. Ancienne professeure de l’université Paris III Sorbonne Nouvelle et directrice du Centre d’études et de recherches sur la littérature italienne du Moyen Âge (CERLIM) jusqu’à sa retraite en 2003, Marina Marietti était une infatigable chercheuse et une enseignante dévouée, très appréciée de toutes celles et ceux qui ont eu la chance de suivre ses cours de traduction, de littérature du Moyen Âge ainsi que de préparation aux concours de l’enseignement.

Diplômée de l’université de Florence, agrégée d’italien, autrice d’une thèse d’État sur La cité dans l’œuvre des auteurs toscans, de Dante à Machiavel (1987), Marina Marietti a incarné l’alliance d’une extraordinaire sensibilité littéraire et d’une attention passionnée aux enjeux de l’histoire politique. Elle a consacré ses recherches aux plus grands auteurs du Moyen Âge et de la Renaissance italienne. À Dante principalement : Dante (1995), Dante : la cité infernale (2003, traduit en italien en 2007), L’umana famiglia : studi sul Paradiso (2011), mais aussi à Boccace (Boccace : conteur et passeur de la Renaissance, 2012), à Savonarole (Savonarole, 1997) et à Machiavel (Machiavel : le penseur de la nécessité, 2009). À ces ouvrages s’ajoutent de nombreux articles, une dizaine d’ouvrages collectifs et la participation à de nombreux colloques internationaux. 

Marina Marietti fut aussi une traductrice d’une grande finesse (Dante, La Vie nouvelle, sous la direction de Jean-Charles Vegliante, 2011, et Lorenzino de Médicis, L’Aridosia, 2005). Sa maîtrise parfaite du français et de l’italien, qui a toujours impressionné son auditoire, a donné lieu à deux manuels qui constituent des outils irremplaçables pour le passage d’une langue à une autre : Pratique du thème italien (en collaboration avec Emmanuelle Genevois, 1990) et Pratique de la grammaire italienne (2002).

Toutes celles et ceux qui l’ont connue comme collègue, professeure ou directrice de recherche garderont toujours en eux le souvenir de son immense érudition, de sa probité et de son dévouement.